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Les NFT sont apparus comme une révolution dans le monde de l’art ces dernières années. Si vous êtes passé.e.s à côté de ce phénomène ou que vous souhaitez un résumé facile et rapide, cet article est fait pour vous.
Pour vous permettre de vous y retrouver un peu, avec l’équipe Art Confidential, nous vous avons préparé une frise chronologique avec les dates clefs mises en avant dans notre article. N’hésitez pas à vous rendre sur notre page Instagram pour découvrir les différents scénarios que l’équipe s’est amusée à imaginer pour l’avenir. Également, vous pouvez retrouver à tout moment les définitions des termes importants dans la colonne de gauche de cet article.
Les NFT sont étroitement liés à l’art numérique et le crypto-art. Une des précurseures de l’art numérique et de l’art algorithmique est Vera Molnár. Artiste française d’origine hongroise, née à Budapest le 5 janvier 1924. À partir de 1968, elle devient l’une des pionnières de l’utilisation de l’ordinateur dans la création artistique. Cet outil, selon elle, lui permet de « se libérer d’un héritage classique sclérosé » tout en conservant la pleine maîtrise de ses compositions.
Petit historique des NFT
Pour comprendre le phénomène des NFT, il faut remonter en 2017. En effet, c’est à cette date que sont générés les Cryptopunks. Ce sont 10 000 portraits de 24 × 24 pixels uniques stockés sur la blockchain Ethereum avec une preuve de propriété. Matt Hall et John Watkinson ont créé un logiciel capable de générer des milliers de personnages numériques singuliers en ayant généré au hasard des traits distincts.

Leur société de logiciels, Larva Labs, a lancé CryptoPunks le 23 juin 2017. Il s’agirait du premier projet proposant des œuvres d’art dotées d’un mécanisme autonome d’enregistrement et de transfert de propriété. Le 28 août 2021, CryptoPunk a franchi la barre du milliard de dollars de volume cumulé de ventes.
Les CryptoPunks sont un exemple parlant du commencement du marché des NFT dans le domaine de l’art. Ils ont intimement transformé la manière de détenir et de transférer des actifs numériques.
En mars 2021 un véritable coup de projecteur a été placé sur les NFT. L’œuvre de l’artiste américain Beeple « Everydays : The First 5000 days » a été vendue le 11 mars 2021 à 69,3 millions de dollars par la maison d’enchères Christie’s. Cette œuvre découle de la réalisation quotidienne d’une œuvre (dessin ou graphisme) par l’artiste depuis mai 2007. “The First 5 000 days” réunit, sous forme numérique, ses 5 000 premiers dessins et animations.

Les enjeux liés aux NFT
Les enjeux autours des NFT sont multiples et variés. En effet, l’achat d’un NFT correspond à l’achat d’un titre de propriété unique d’une œuvre considérée comme un original. Ils servent notamment de certificat d’authentification, de système de certification afin de lutter contre la contrefaçon. En effet, le NFT permet de reconnaître quelle est l’œuvre originale parmi toutes les copies. Par exemple, il est fort à parier que les grandes marques de prêt-à-porter ou de maroquinerie pourront certifier leurs produits au moment de leur fabrication. Ainsi la vérification de leur authenticité serait facile (pourquoi pas par le simple scan d’un QR code) et infalsifiable. Les NFT ne concernent donc pas uniquement le domaine de l’art. Cependant c’est cet aspect qui nous intéresse ici. L’intérêt premier des NFT est alors leur grande sécurité, fiabilité et traçabilité.
Au-delà de cela, les NFT ont permis la pleine intégration des œuvres numériques dans le marché de l’art alors qu’elles en étaient relativement exclues. Les artistes numériques peuvent donc désormais espérer vivre de leur travail en étant rémunéré grâce à internet et avoir un suivi et pourcentage lors de la revente de leurs œuvres. La valeur du marché de l’art numérique s’est vue multiplier par 10 entre 2018 et 2020.
La première question qui vient généralement à l’esprit d’une personne découvrant les NFT est : « pourquoi » ? « Pourquoi payer pour une œuvre qu’il est possible d’enregistrer gratuitement grâce à un clic droit ? ». La réponse est assez simple en réalité car il s’agit en réalité de posséder la version authentique d’une œuvre numérique. Cela donne la possibilité à des collectionneurs de collectionner des œuvres numériques, de les revendre dans un marché secondaire et donc potentiellement de spéculer sur ces œuvres ce qui était extrêmement compliqué auparavant.
Quelques exemples
L’utilisation des NFT dans l’art se résume donc, en grande partie à la vente, l’achat et à la succession. De nombreuses plateformes spécialisées ont vu le jour telles que : Superrare (2018), Nifty Gateway (2018) ou OpenSea (2017). Il s’agit en effet d’un outil extrêmement intéressant pour le suivi des œuvres, leur traçabilité.
Pour utiliser OpenSea, par exemple, il faut disposer d’un portefeuille de crypto monnaie qui sera relié au compte sur la plateforme ce qui permet d’acheter des NFT, dans le domaine artistique mais pas que. À partir de là il est à la fois possible, pour les collectionneurs, de créer des collections et ainsi d’exposer les NFT possédés. Pour les artistes d’ajouter sous forme d’image, de vidéo, d’audio, leurs œuvres. Ces dernières sont accompagnées d’informations les concernant. Enfin il reste à choisir la manière dont les artistes souhaitent vendre (généralement par enchères ou avec un prix fixe).

Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises se spécialisent dans la création, la gestion et la diffusion de NFT comme Cryptagency ou Stendhal. Cette dernière se spécialise dans l’accompagnement des artistes d’art urbain en leur proposant notamment une boîte à outil leur permettant de comprendre et d’utiliser les NFT afin de mieux vivre de leur art.
Les problématiques
Cet attrait grandissant n’est pas sans mettre en lumière un certain nombre de problématiques. La première réside notamment dans la création d’une bulle spéculative (une forte progression des cours d’un actif ou d’un marché, non corrélée à la croissance réelle de l’économie).
Spéculation & Pérennité
Cette dernière est donc provoquée par la spéculation. La fin d’une bulle est généralement suivie par une baisse rapide des cours qui provoque un krach, le plus souvent sur un marché financier. Cela met en exergue un capitalisme exacerbé comme cela est relevé dans un article de Médiapart : « Les NFT, ces jetons non fongibles qui garantissent la propriété exclusive d’un objet numérique, et le métavers, sorte d’univers parallèle virtuel, sont les deux grandes tendances technologiques de 2021. Mais ce sont surtout les symptômes d’un capitalisme crépusculaire ».
Par ailleurs, cette course à la spéculation conduit inévitablement à des dérives qui peuvent mettre à mal l’image de sécurité et d’authenticité prônée par les NFT. En effet, fin novembre 2021, plus de 300 œuvres d’art ont été photographiées et mises en vente en tant que NFT sans l’accord des artistes. Cela pose, bien évidemment, problème au niveau des droits d’auteur.
Au-delà de cet aspect spéculatif, une autre crainte réside dans le doute sur la pérennité des NFT. En effet, cette idée, bien que totalement paradoxale avec le concept même des NFT, repose sur le caractère non fongible des NFT et dont la valeur n’est indexée sur rien. Ainsi, la valeur des NFT ne repose sur rien de concret ce qui peut être source d’insécurités liées aux fluctuations et à une possible explosion de la bulle pouvant intervenir à tout moment.
Impact écologique
Enfin, l’impact écologique des NFT est l’une des problématiques actuelles les plus importantes. En effet, nous savons aujourd’hui que le numérique est une des causes du réchauffement climatique notamment en raison du refroidissement des data centers. Une étude indépendante américaine a démontré que la création d’un NFT représente en moyenne la production de 200 kilogrammes de C02 soit plus de 800 kilomètres réalisés par une voiture.
Conclusion
Les NFT sont au cœur de l’actualité dans le milieu de l’art et attirent de plus en plus d’acteurs comme les musées et les galeries. Cela démontre une tendance générale qui est que l’art tend vers le numérique. Nous avons pu assez largement nous en rendre compte durant la période de pandémie. Cette dernière nous a appris à revoir notre manière de partager, d’accéder à l’art et la culture, si indispensables. Pour notre fondatrice Hortense d’Hardemare le monde de l’art c’est prôner la création donc la question des NFT se pose sérieusement chez Art Confidential. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant !

Bibliographie/Sitographie :
Vous souhaitez en apprendre plus sur le sujet ? Voici la liste des documents que nous avons consulté pour cet article.
–Vidéo Youtube Les Échos, 23/06/2021 : “Comment les NFT révolutionnent le marché de l’art” : https://www.youtube.com/watch?v=QWlrXv_b0bQ
–Article Art Internet : “Qu’est-ce que l’art Numérique ?” : https://www.artinternet.fr/quest-ce-que-lart-numerique/
–Article Contrepoints, Nils Baudouin, 15/03/2021 “Qu’est-ce que le Crypto-art et le MoCA ?” : https://www.contrepoints.org/2021/03/15/393069-quest-ce-que-le-crypto-art-et-le-moca
–Site internet de Vera Molnár : http://www.veramolnar.com
–Article Be In Crypto, Rahul N, 03/12/2021, modifié par Célia Simon, 08/12/2021 “CryptoPunks : Qu’est-ce que c’est et comment ça marche ?” : https://fr.beincrypto.com/apprendre/cryptopunks-quest-ce-que-cest-comment-ca-marche/
–Source chiffres ventes CrytpoPunks : https://dappradar.com/ethereum/collectibles/cryptopunks
–Article Médiapart, Romaric Gaudin, 08/12/2021 “Marchandisation du virtuel : la fuite en avant du système économique” : https://www.mediapart.fr/journal/economie/081221/marchandisation-du-virtuel-la-fuite-en-avant-du-systeme-economique?at_medium=custom7&at_campaign=1046&fbclid=IwAR17UUJMayMA45PDZTIVdoejagJDxw57_RoFQkmss2bNftnFna9GzCRkFOA
–Article Les Échos, Nessim Aït-Kacimi, 03/09/2021, “NFT : à performance exceptionnelle, risques exceptionnels” : https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-folie-des-nft-des-performances-exceptionnelles-et-une-volatilite-hors-norme-1343559
–Article Memo Akten, 14/12/2020 “The Unreasonable Ecological Cost of #CryptoArt (Part 1)” : https://memoakten.medium.com/the-unreasonable-ecological-cost-of-cryptoart-2221d3eb2053